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Publié le 18/04/2024

Centenaire Franz Kafka, 1883-1924

Un siècle après la disparition de Franz Kafka, découvrez de nouvelles éditions et traductions de ses œuvres dans les collections Folio.

Centenaire Franz Kafka

La Métamorphose et autres récits

En cheminant dans ce recueil où des textes illustres comme La Métamorphose côtoient des trésors souterrains comme Regard, nous domptons nos propres angoisses, mises à nu par l’humour noir de Kafka.
Alors que nous errons dans les méandres d’une conscience tourmentée, la voix désolée de Kafka nous berce. En véritable ami, Kafka offre la consolation qui lui a toujours manqué. À entendre ce ton immédiatement familier dans un monde rendu étrange et sévère sous sa plume, nous mesurons le prix de ce compagnonnage noué le temps d’une lecture.
Lire Kafka, c’est endosser le rôle indispensable de son interlocuteur muet.

 

Le Procès

Joseph K., cadre de banque, est arrêté chez lui, un beau matin, sans raison, le jour de son trentième anniversaire. Si on le laisse libre d’aller et venir, il ne cesse de se heurter à des obstacles absurdes, à des êtres étranges, à une réalité qui semble se dérober à mesure qu’il tente de percer le mystère de son « arrestation ». Une justice invisible mais menaçante, qui ne définit jamais la faute qu’il a pu commettre, le cerne de toutes parts.
Le Procès, que Kafka considérait comme inachevé, et qui parut en 1925, moins d’un an après sa mort, est un livre d’une originalité radicale, sans sources ni modèles, qui entraîne son personnage, tout comme les lecteurs, sur un terrain de plus en plus instable, à la manière des sables mouvants.
Avec une notice de Régis Quatresous : « Traduire, retraduire Le Procès. Pour saluer Alexandre Vialatte ».

 

Amerika

Karl Rossman a dix-sept ans quand ses parents l’expédient de Prague vers New York. Au moment où le bateau entre dans le port, Karl voit se dresser la statue de la Liberté qui brandit une épée. Sombre présage ? Surgit bientôt un oncle d’Amérique providentiel qui convie le jeune homme dans sa riche demeure. Enivré de tant de luxe et de modernité, dans la verticalité de la ville de verre et d’acier, Karl doit pourtant renoncer bien vite à cet univers étincelant. Commence un road movie semé d’embûches et de rencontres insolites où il se démène, tel un double de Charlot, et découvre, à travers les divers emplois qu’il occupe, un monde de plus en plus hostile…
Premier « long métrage romanesque » de Kafka, écrit avant Le Procès et Le Château, Amerika est paru en 1927, après la mort de son auteur. Dans ce conte cruel, anti-roman d’apprentissage, l’Amérique n’est assurément pas la nouvelle Terre promise qu’on annonçait au héros.

 

Kafka justicier ?

Ouvrir un livre de Kafka, c’est arriver déjà trop tard : pénétrer dans un monde où le sujet est non seulement menacé mais d’emblée condamné. Les personnages, bien qu’abattus par cette ombre qui les dépasse, cherchent la plupart du temps à l’attraper ou à s’en défaire, opposant à l’implacabilité d’un système des résistances plus ou moins téméraires qui ouvrent progressivement, imperceptiblement, une brèche de lumière. C’est tout le paradoxe que ce corpus veut tenter de révéler : la possibilité, au cœur d’une obscurité irrémédiable, de trouver une forme d’issue.
Laura El Makki et Nathalie Wolff
Le Procès, Dans la colonie pénitentiaire, Le Terrier… En six fragments, cette anthologie dessine un parcours singulier dans l’œuvre de Kafka. Un parcours prenant le parti, inattendu, de la lumière.

 

La Sentence - Dans la colonie pénitentiaire

C’est une idée éditoriale contemporaine de l’écrivain que de réunir ces textes, à laquelle Kafka opposa, en 1916, l’argument suivant : ils « formeraient une exécrable combinaison ; à la rigueur La Métamorphose pourrait leur servir d’intermédiaire, mais sans elle cela reviendrait vraiment à prendre deux têtes étrangères et à les cogner de force l’une contre l’autre ». Nous le prenons au mot et cognons ces deux récits, éclairés des oeuvres postérieures, l’un contre l’autre. « Le principe en fonction duquel je tranche est : la faute ne fait jamais de doute. »

 

Le château 

« Il était tard, le soir, lorsque K. arriva. Le village gisait sous une neige épaisse. On ne voyait rien de la colline du château, enveloppée de brume et de ténèbres, pas même la moindre infime lueur qui aurait signalé le grand château. K. resta longtemps en arrêt sur le pont de bois qui menait de la grand-route au village, les yeux perdus dans le vide apparent de la hauteur. »

 

Lettre au père /Brief an den Vater

« Très cher père,
Dernièrement, tu m’as demandé incidemment pourquoi je prétendais te craindre. J’ai été comme d’habitude incapable de te répondre, en partie à cause justement de la crainte que j’ai de toi, en partie parce qu’à l’explication de cette crainte seraient liés des détails trop nombreux pour que, oralement, je puisse en faire à peu près la somme. »
Dans cette lettre désespérée qu’il adresse à son père, Kafka tente en vain de comprendre leur relation, faite de respect et de mépris, d’amour et de peur, d’admiration et de répulsion.

 

La Métamorphose/Die Verwandlung

« Quand Gregor Samsa se réveilla un beau matin au sortir de rêves agités, il se retrouva transformé dans son lit en une énorme bestiole immonde. »
Ainsi débute la journée de cet employé modèle, qui n’est pas au bout de ses surprises… et que dire de ses parents, qui ne sont guère enchantés de trouver un gros insecte dans la chambre de leur fils ?

Fable philosophique sur le thème de la culpabilité et conte fantastique qui explore les peurs humaines, La métamorphose se place parmi les chefs-d’œuvre de la littérature du XXe siècle.

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