Les levriou de Korguan - Le soleil se lève aussi

Le soleil se lève aussi

Ernest Hemingway
Le soleil se lève aussi - Ernest Hemingway
Il est difficile de s’exprimer autour de le soleil se lève aussi. En effet, il pourrait être résumé en quelques phrases, entre amours, excès mondains et corridas, entre France et Espagne. De même, il serait facile de s’en servir pour dénoncer les horreurs issues de la corrida. Dont seule une infime partie des protagonistes semble avoir conscience, l’euphorie générale prenant le pas sur l’empathie. Pour autant, c’est aussi bien plus que ça.
Roman d’après-guerre, l’œuvre illustre avant tout le désespoir des anciens soldats et de leur entourage. Un univers mondain, où les excès permanents ne parviennent tout au plus, qu’à porter un bonheur momentané. La rédaction est lourde, certaines scènes, de beuveries, à la limite de l’incompréhensible. Pourtant, dans ce « trop » permanent, les protagonistes s’ennuient, se disputent, peinent à se comprendre. Parfois proche d'un Gatbsy le magnifique les scènes rappellent l'adage commun selon lequel l'argent ne fait vraisemblablement pas le bonheur.
Le roman délivre des descriptions flatteuses, loin des problématiques quotidiennes, de la vie à la campagne, des fêtes à Pampelune, entrecoupées de querelles amoureuses semblant insignifiante. Ce récit profondément pessimiste laisse pourtant s’imprimer dans l’esprit du lecteur un espoir marqué de fatalisme. Ce court voyage avec Hemingway fut agréable, donnant l’impression d’être les spectateurs impuissants d’un récit, dont les personnages adoptent la même posture de déni, face à la réalité, sans pouvoir refermer leur ouvrage.